COGITO ERGO SUM
COGITO ERGO SUM
Pourquoi ce titre repris à notre vieux philosophe Descartes "JE PENSE DONC JE SUIS". Parce que cette formule valorise la pensée or la pensée personnelle c'est ce qui fait de nous des humains et non des robots : c'est très précieux aujourd'hui au moment où par le biais de l'intelligence artificielle on voudrait nous imposer des schémas de pensée, orienter nos choix pour faire de nous des êtres dociles, dépourvus d'esprit critique.
Donc je vous recommande en cette nouvelle année de continuer à cogiter, à penser par vous même comme le faisaient notre vieil ami Descartes et les penseurs du siècle des Lumières. L'intelligence artificielle peut être un outil excellent pour assimiler des connaissances rapidement pour synthétiser des documents rapidement mais il ne faut pas en faire une fin en soi. N'oublions pas que le robot n'est qu'un robot qui ne peut reproduire que ce que nous avons mis dans la boîte de sa mémoire. Pourquoi l'intelligence artificielle est elle dangereuse ? Parce qu'en amont des informations qu'elle donne il y a toujours un acteur qui décide du contenu des fichiers mis à disposition du public C'est en ce sens qu'on parle de pensée unique parce qu'en fonction des choix politiques le contenu des fichiers ne sera pas le même. On apprend aux enfants à se servir dès l'école de l'intelligence artificielle c'est bien qu'ils connaissent cet outil mais imaginez la leçon d'histoire elle ne sera pas la même en fonction du discours officiel sous tel ou tel régime politique.
L'écrit est souvent tronqué au profit de l'oral. On n'écrit plus des lettres aux amis, on se contente d'envoyer des notifications sur Facebook, des brèves[1] sur tous les réseaux sociaux, WhatsApp, Twitter y compris. On écrit souvent en abrégé car on veut écrire vite. On renonce à s'appliquer car ça demande trop de temps de réfléchir pour construire un texte, une lettre. C’est tellement facile de penser que l'écriture personnelle est le domaine réservé de l'élite. C’est un alibi qu’on se donne pour refuser de faire des efforts. Quand je parle d'écriture il ne s'agit pas de soigner la calligraphie, il s'agit de la production de textes par un individu de façon autonome et personnelle. L'adolescence est une période romantique au cours de laquelle un jeune peut être amené à écrire des poèmes, des chansons, des textes, en se prenant au sérieux. L'adolescent est à l'écoute de lui-même ; il est sensible et dans cet état il a envie d'écrire. Mais généralement cela ne dure pas à l'âge adulte. Le passage à l'âge adulte ferme la porte aux états d'âme d'adolescent. En général on a compris que l'écriture c'est une affaire de lettrés et comme on accède à la vie active on n'a pas le temps de s'y intéresser.
Lire c'est recommandé mais généralement on ne se sent pas capable d'écrire, on ne s’autorise pas ce droit, même si c’est un droit que nous avons tous. C’est de l’autocensure. Sans se l’avouer chacun doute de ses capacités au moment d’écrire. Cette barrière psychologique a la puissance d’un tabou.
Celui qui écrit est responsable de ses textes, surtout qu'ils restent gravés par l'impression sur un livre, dans un fichier, sur un support écrit. On dit toujours que les paroles s'envolent mais que les écrits restent. On ne peut donc écrire n’importe quel texte il faut être prudent à l’écrit. Il y a donc un tabou au niveau de l'écrit, un complexe que chacun ressent de plus en plus. Si autrefois on s'épanchait dans des lettres, aujourd'hui on ne dévoile pas ses états d'âme à l'écrit ; ça se fait de moins en moins.
Heureusement qu’il y a encore des gens qui écrivent, qui osent écrire, braver le tabou de l'écriture, passer à l'acte d'écrire, prendre le risque. Instinctivement on se méfie d'eux parce qu'ils ont osé s’aventurer dans un domaine réservé.
[1] La brève est un texte de quatre à six lignes, sans titre, ni paragraphes distincts. Cette forme simple en fait le genre journalistique le plus lu. Elle répond à l’un des principes de base de l’écriture journalistique : donner l’information essentielle le plus tôt possible.